Cette page n'a pas encore d'étiquettes.
Apportez votre aide…

Ceci est une ancienne révision du document !



Migrer de Mac OS à KDE

Si vous venez du monde Mac et vous arrivez dans celui de KDE, vous vous sentez sans doute un peu perdu. Ne vous en faites pas! Je suis déjà passé par là et je vais essayer dans cet article de vous guider sur cette route. Sur le Web, il existe beaucoup d'articles qui vous disent comment adapter un environnement KDE ou Gnome pour qu'il ressemble au Mac. Malheureusement, ces articles ne disent pas ce qui est vraiment important soit comment modifier le comportement de votre machine pour que ce soit plus confortable. C'est donc pour palier à ce manque que j'écris ces lignes car ici je m'intéresse au comportement et non à l'apparence. Les exemples sont dédiés à Kubuntu mais, dans le mesure du possible, j'essaie d'être le plus générique possible donc, si vous employez KDE depuis une autre distribution, ces pages peuvent quand même vous être utile.

Premièrement, seul un Mac est un Mac. Bien que l'on puisse beaucoup personnaliser KDE, il vaut mieux ne pas le forcer à être ce qu'il n'est pas. En pratique, cela signifie une adaptation dans les deux sens : vous personnalisez votre environnement mais, en même temps, vous changez aussi votre façon de penser pour vous adaptez à celui-ci. Selon moi, c'est le meilleur moyen vers une transition réussie. Dans les deux cas, je vais essayer de vous aider. L'article est donc divisé en deux sections soit en première partie «L'idéologie KDE» et en seconde partie «Adapter KDE».

Dans cette section, je prends le temps de parler un peu du logiciel libre et ce que cela veut dire. La transition de Mac OS vers Kubuntu n'est pas simplement une affaire logicielle, il y a toute une idéologie derrière et c'est important de la comprendre pour la vivre pleinement.

De Mac OS à Kubuntu

Mac OS est un logiciel propriétaire, fermé et commercial. Mais KDE roule généralement sur des systèmes d'exploitation ouverts et libres. Ces systèmes sont généralement l'œuvre de bénévoles qui s'impliquent dans leur communauté. En choisissant d'opter pour le libre, vous êtes invité vous aussi à vous impliquer. C'est pour cette raison que j'écris ces lignes. J'aide ce monument comme celui-ci m'aide à son tour. En général, les systèmes d'exploitation libres n'offrent pas une expérience aussi homogène que ce que l'on retrouve sur le Mac. Les applications offertes dans le monde libre ne sont pas toujours aussi complètes qu'on le voudrait non plus. Cela peut être frustrant au début mais on développe vite un sentiment d'appartenance qui se vit mieux qu'il ne s'explique. En général, on trouve aussi facilement de l'aide sur Mac en allant par exemple sur le site de support d'Apple. Il existe aussi ce sentiment d'appartenance dont je parle dans le monde Mac et c'est une bonne chose. Mais Apple est une compagnie qui défend souvent ses intérêts au détriment de ses utilisateurs. Il n'est pas rare qu'une question gênante soit effacée des forums de discussion sur apple.com. De plus, en contrôlant le système d'exploitation, Apple force souvent ses utilisateurs à employer ses produits en barrant la route à ses concurrents. Pour moi, il est primordial d'avoir le contrôle de ma machine et de son environnement. C'est pour cette raison que j'ai choisi de rouler avec du logiciel libre. Je vous souhaite donc la bienvenue dans ce monde!

Mais faites attention ne pas aller trop vite non plus. Vérifiez si les logiciels nécessaires pour soutenir vos tâches sont disponibles pour Kubuntu. Il se peut que Kubuntu ne soit pas une solution adaptée à vos besoins. Il faut accepter cette éventualité. Pour une transition en douceur, vous pouvez commencer par installer KDE sur l'environnement X11 de Mac OS. L'application X11 se trouve sur le DVD d'installation de Mac OS.

Concept d'instance

Sur le Mac, on pense en termes d'applications. Vous vous dites, «je vais dans telle application pour faire telle chose». Si l'application n'est pas déjà lancée, le système la lance pour vous. Une application ne peut être ouverte qu'une seule fois et les documents ouverts depuis cette application sont listés dans le menu «Fenêtre» de celle-ci. Sur KDE par contre, une application peut être lancée plusieurs fois créant plusieurs «instances» ou fenêtres d'une même application. On pense donc davantage en termes de documents ou de fenêtres que d'applications en tant que telles. Certaines applications ne peuvent traiter qu'un seul document à la fois mais ce n'est pas grave car on peut l'ouvrir plus d'une fois pour travailler sur plusieurs documents. Certaines applications KDE peuvent travailler sur plusieurs documents en même temps dans une seule fenêtre comme par exemple Kate, l'éditeur texte de KDE. On parle alors de session. Une session représente l'état dans lequel se trouve l'éditeur. On peut enregistrer une session pour l'ouvrir de nouveau plus tard pour se retrouver avec les mêmes documents que nous avions ouverts auparavant. Certaines applications conjuguent plus d'une approche. Par exemple, avec OpenOffice, chaque document est affiché par une instance distingue de l'application mais, chaque instance possède un menu «Fenêtre» comme sur le Mac, nous permettant de passer d'une instance à une autre ou si vous préférez, d'une fenêtre à une autre. La façon dont sont gérés les concepts de session et d'instance varie d'une application à l'autre. Il faut s'y adapter à chaque fois. Par contre, en favorisant d'abord les applications faisant parties de l'environnement KDE, l'expérience tend à être plus cohérente.

Donc, pour résumer, contrairement au Mac, «ouvrir ou lancer une application» et «activer une fenêtre» sont des opérations différentes dans KDE. Quand on veut accéder à une application, on doit donc se demander si celle-ci est déjà lancée pour ne pas créer des instances inutilement. De façon concrète, le menu K de KDE, qui se trouve généralement dans le coin inférieur gauche de l'écran, permet de lancer les applications: une nouvelle instance est ouverte à chaque fois. Par contre, la barre de tâches, qui se trouve généralement à droite du menu K, permet d'activer une fenêtre ou une instance d'une application qui a déjà été lancée. Toutes les applications ne peuvent pas forcément être lancées plus d'une fois. Par exemple, Amarok, le juke-box de KDE, n'offre qu'une instance unique. À chaque application sa façon de faire. C'est à vous d'expérimenter pour le découvrir.

La barre de tâches

La barre de tâches peut regrouper les différentes instances d'une même application dans un même menu. C'est une façon de retrouver le menu «Fenêtre» auquel on est habité. Pour activer ce regroupement:

  1. Cliquez sur la petite flèche situé à gauche de la barre de tâches, la flèche apparait quand on glisse la souris sur celle-ci;
  2. Choisissez ' Configurer « Barre des tâches » … '
  3. Choisissez comment vous désirez regrouper les tâches dans le menu situé à droite du libellé «Grouper les tâches similaires».

Les applications KDE

Plus tôt, je vous ai parlé d'applications faisant partie de l'environnement KDE. Cela suppose donc que certaines applications n'en font donc pas partie. C'est un concept qui existe aussi sur le Mac. On parle d'applications Carbon, Cocoa, Java ou X Window dans le cas du Mac. Dans le cas de Linux et d'autres systèmes similaires, on peut parler d'applications KDE, Gnome, GTK et autres… Dans le Mac, l'environnement graphique est Aqua. Par contre, dans le monde Linux, BSD et cie, l'environnement graphique de base est X Window. Le même X Window que l'on peut aussi faire rouler sur Mac. Donc, si vous voulez, vous pouvez faire rouler KDE à l'aide de la version X Window offerte par Apple. Mais X Window n'offre des services d'affichage que de façon assez primitive. Pour avoir une expérience utilisateur complète, il faut un gestionnaire d'environement graphique tel KDE, Gnome ou encore XFCE. En fait, vous avez le choix. Par exemple, la distribution Linux Ubuntu installe l'environnement Gnome par défaut. Par contre, KUbuntu installe KDE comme étant l'environnement par défaut. Que vous optiez pour l'un ou l'autre (ou encore XUbuntu qui offre XFCE par défaut), vous pouvez toujours installer un second environnement graphique plus tard si cela vous chante. C'est à vous d'essayer. Pour revenir à ce que je disais en début de paragraphe, certaines applications font partie de l'environnement KDE et d'autres applications sont conçues pour fonctionner avec Gnome. Vous pouvez toujours installer une application Gnome sur KDE ou vice-versa. Elle fonctionnera quand même mais son style ou sa façon de faire ne seront peut-être pas ce à quoi vous vous êtres habitué. C'est un peu comme rouler une application Java sur le Mac. Si le programmeur Java a fait un effort important pour que son application Java s'intègre pleinement avec le Mac alors, son application n'aura pas l'air de «venir d'un autre monde». Par contre, si ce n'est pas le cas, il se peut que cette application ne comporte pas comme la plupart des utilisateurs peuvent s'y attendre. Pour éviter cette disparité, je vous suggère donc de privilégier les applications KDE.

Dans cette section, je décris comment il est possible d'adapter KDE pour qu'il fonctionne davantage comme les utilisateurs Mac peuvent s'y attendre.

Configuration clavier

KDE permet de configurer facilement les raccourcis clavier. Il offre même des options dédiées aux claviers Mac. Malheureusement, celles-ci ne fonctionnent pas très bien et je vous recommande de les éviter. Qu'à cela ne tienne, j'ai quelques scripts dans mon sac pour corriger ce genre de problème. Sur Mac, la touche «commande», c'est la touche avec un logo de pomme, est employée pour lancer la plupart des commandes. Par contre, sur KDE, c'est la touche «contrôle» qui joue le même rôle. De plus, par défaut la touche «alt» de gauche sert à activer les mnémoniques (les lettres soulignées que l'on voit dans les menus et à d'autres endroits) et la touche «alt» de droite sert à obtenir des caractères spéciaux. Si vous voulez permuter les touche «contrôle» et «alt» de gauche, voici les lignes de scripts qu'il vous faut:

#!/bin/sh

xmodmap -e "remove control = Control_L"
xmodmap -e "remove mod1 = Alt_L"

xmodmap -e "keycode 37 = Alt_L"
xmodmap -e "keycode 64 = Control_L"

xmodmap -e "add control = Control_L"
xmodmap -e "add mod1 = Alt_L"

Pour créer le script:

  1. Ouvrez une fenêtre de terminal: Menu K → Système → Konsole
  2. Lancez l'éditeur pico en tapant pico dans la fenêtre suivi d'un retour de charriot.
  3. Tapez ou collez les lignes de scripts ci-dessus et enregistrez votre fichier dans le répertoire ~/.kde/Autostart (le ~ veut dire votre répertoire usager) pour qu'il démarre avec KDE.
  4. Quittez pico. Placez vous dans le répertoire où a été enregistré le script avec cd ~/.kde/Autostart retour.
  5. Faites chmod u+x nomficher retour, pour rendre votre fichier exécutable.
  6. Pour l'exécuter dès maintenant, faites ./nomfichier retour.

Si vous voulez configurer votre clavier autrement, je vous invite à faire une recherche sur les commandes «xmodmap» et «xev». Si vous avez des problèmes à ce sujet, n'hésitez pas à m'écrire.

KDE permet aussi de configurer facilement les raccourcis clavier que l'on désire employés. Pour ce faire, Menu K → Paramètres du Système → Keyboard & Mouse → Raccourcis clavier. Changez ces préférences pour que tout soit à votre goût. Ne changez rien dans la section «Modificateurs» car mon expérience m'a appris que cette section ne fonctionnait pas très bien.

Décoration des fenêtres

KDE nous laisse le choix de mettre les boutons de fenêtre comme on le désire. Pour ce faire, Menu K → Paramètres du Système → Apparence → Décoration des fenêtres → Boutons. Glissez les boutons tels que vous les voulez sur la barre titres pour imiter Mac OS ou non.

Pour imiter le comportement des fenêtres de Mac OS:

  1. Menu K → Paramètres du Système
  2. WindowBehavior
  3. Cliquez sur l'onglet «Actions de la fenêtre».
  4. Dans la section «Intérieur de la fenêtre inactive», vous pouvez choisir «Activer et placer dessus» pour imiter Mac OS.

En choisissant cette dernière option, vous pouvez cliquer sur une fenêtre inactive pour la ramener au premier plan sans avoir peur de cliquer un bouton par accident. Je préfère cette façon faire car même si cela force à cliquer plus souvent, c'est une méthode plus sécuritaire, particulièrement quand la fenêtre que l'on active est partiellement cachée.

Inverser les boutons OK et Annuler

Par défaut, les boutons «OK» et «Annuler» sont affichés dans cet ordre par KDE. Par contre, sur Mac, c'est le contraire soit «Annuler» et «OK». KDE offre une option cachée permettant d'inverser l'ordre de ces boutons par défaut. La majorité des applications reconnaissent cette option. Voici comment faire:

pico ~/.kde/share/config/kdeglobals

Ajouter

ButtonLayout=1

à la section «[KDE]».

Pointeur de souris

J'imagine que vous voudrez retrouver le curseur de souris noir que l'on retrouve sur le Mac. C'est une bonne idée d'employer la couleur noir pour ce pointeur car celui-ci s'affiche généralement sur un fond blanc. Pour ce faire:

Menu K → Paramètres du Système → Keyboard & Mouse → Souris → Onglet «Thème de curseur»

DMZ (Noir) est le thème donnant un curseur très semblable à celui qu'on retrouve sur Mac.

Il faut faudra redémarrer X pour que cette modification prenne effet.


Pour me rejoindre: pthibault33 at yahoo dot ca

Pierre Thibault

  • tutoriel/macakde.1294649637.txt.gz
  • Dernière modification: Le 18/04/2011, 14:50
  • (modification externe)